Le Dj Bob Sinclar s’est produit à Papeete devant un public conquis de 3 000 personnes. Une première et un événement d’ampleur que notre compagnie n’a pas hésité à soutenir. La star internationale de la dance music est plus que tombée sous le charme de nos îles où elle en a profité pour séjourner. Interview.
Dans quelles circonstances vous a t-on proposé de vous produire à Tahiti ?
Bob Sinclar : C’est grâce à Florian et son agence Synergence que j’ai pu avoir la chance de me produire chez vous. Mon Ami Joachim Garraud, Dj et producteur de David Guetta, était déjà venu quelques mois auparavant jouer à Papeete avec la même organisation. Il m’a rendu fou en me racontant son expérience. En tant qu’artiste, il est très important de s’associer avec les bons partenaires pour garantir le succès d’un évènement.
Pourquoi avoir accepté sachant que nous sommes tout de même une destination éloignée de l’Europe ?
J’aime découvrir de nouveaux endroits et partager ma musique dans le monde entier. Il n’y a plus d’endroits éloignés aujourd’hui. Les voyages sont faciles et beaucoup plus accessibles. Ca faisait plusieurs années que je rêvais de venir, il fallait aussi bien coordonner le show avec la bonne période et le bon partenaire pour garantir une belle prestation. Même si j’avais eu de super retours de la part de mes amis Dj venus sur l’île, je me demande toujours si les gens vont aimer ma musique. Le public des îles est toujours très chaud, les gros événements sont rares donc pour un artiste il ne faut surtout pas manquer ce rendez vous.
Pour vous, qu’évoquait Tahiti avant votre venue ?
Tahiti a toujours été dans ma tête comme un Paradis sur terre, la destination ultime pour le voyage d’une vie comme racontée à travers les récits, les chansons, les photos et les films de Brando, Brel, Lelouch, Antoine et beaucoup d’autres.
La découverte de nos îles a t-elle été à la hauteur de vos attentes ?
Cela a été au-delà de toute espérance car l’amour que j’ai reçu n’est pas descriptible avec des mots. J’ai joué dans beaucoup d’endroits dans ma carrière mais je n’ai jamais reçu autant de joie. De l’aéroport à ma dernière minute sur l’île tout n’a été qu’une succession de moments intenses.
Ce qui vous a le plus marqué ?
La simplicité et l’énergie des Tahitiens. Le bonheur était au rendez-vous du mahi mahi au cury dégusté au Coco Beach de Moorea à la visite des 3 Cascades avec la sublime Océane Duchemin, à la baignade dans le bassin de la Reine, du séjour à Tetiaroa aux sushis du Vahinerii Tea House, jusqu’à la folie de cette soirée magique à jouer ma musique. Chaque moment a été inoubliable.
Votre sentiment sur nos paysages et notre environnement ?
Les paysages sont féeriques. C’est le paradis mais il se dégage surtout de l’île une énergie, un sentiment de plénitude et de bien être. J’ai été envouté par le mana. Je comprends maintenant pourquoi beaucoup d’artistes sont restés et ne sont jamais repartis, on ressent un sentiment de vie.
Les temps forts que vous retenez de votre séjour ?
Comment choisir alors que chaque minute a été un sentiment de bonheur ! Un coucher de soleil sur Tetiaroa. Ma chanson Love Generation chantée par 3 000 personnes. Un regard croisé avec une vahiné à la peau dorée. Une odeur de fleur de tiaré dans mes cheveux. Une rigolade autour d’un soufflé avec Florian et Narii. Une poignée de main de monsieur le maire qui vous remercie d’être là. C’est trop d’amour pour un seul homme et tellement d’autres moments…
Le contact avec la population s’est-il bien passé ?
Colliers de fleurs et Hakka endiablé à mon arrivée et colliers de larmes et de coquillages pour mon départ ! Dans chaque restaurant jusqu’à la fin de ma prestation, chaque minute a été une expérience magique.
Êtes-vous satisfait du concert que vous avez donné ? Et le public a t-il été réceptif à votre musique ?
Quand je joue dans un nouvel endroit, je me mets toujours beaucoup de pression. Je n’oublie jamais que je ne suis qu’un Dj, pas un chanteur ou un groupe. Je n’ai qu’un voyage musical à offrir mais je le veux le plus parfait possible. Je veux que ce moment soit une communion et un échange d’énergie unique, chaque morceau de musique étant programmé en ce sens. Les évènements en plein air sont un exercice difficile car il faut surprendre et capter l’énergie sans laisser retomber la pression. Il n’y a pas que des clubbers ou fans de ma musique sur le dance-floor mais aussi des gens qui viennent découvrir et passer un bon moment, il est important de ne décevoir personne. Il y avait ce soir là un sentiment d’amour magnifique.
Vous attendiez un tel enthousiasme : 3 000 personnes ont assisté au concert, un nombre conséquent à l’échelle de nos îles…
Je ne m’attendais pas à un tel enthousiasme. Nous avions une capacité limitée à 3 000 personnes et on aurait pu vendre 4 000 tickets… C’est incroyable. Grâce à l’organisation de Synergence, l’office du tourisme et à la gentillesse de Michel Buillard, le maire de Papeete et de toute son équipe, nous avons pu créer un évènement fantastique. Il me tarde de revenir !
Êtes-vous étonné que votre musique soit très appréciée ici alors que nous avons à Tahiti des traditions et une histoire musicale bien différente de celles de l’Europe ?
La musique c’est l’amour et tous les sentiments de la vie. Elle unit les peuples dans le monde entier. Je n’ai pas été étonné car la musique des îles est souvent basée sur les percussions et les chants traditionnels. Ma musique a toujours été très métissée ; je recherche constamment à mélanger les rythmes africains, de la Caraïbes, de la Jamaïque et de la musique afro- américaine souvent basés sur les percussions et le Gospel.
En parlant de tradition musicale polynésienne, avez-vous eu l’occasion de la découvrir un peu ?
À mon arrivée, j’ai été accueilli par les chants ma’öhi accompagnés de la danse du cochon et de la danse de l’oiseau. Une cinquantaine de guerriers et de guerrières chantant l’un après l’autre dans une chorale parfaite. Un chant tribal qui serait parfait sur une de mes productions.
Êtes-vous satisfait du voyage fait avec la compagnie au Tiare ?
Tout a été parfait. J’ai eu la chance de voyager en classe affaires avec tous les avantages que cela comporte entre le confort et la douceur de l’accueil de l’équipage.
Souhaitez-vous y revenir ?
Je vais revenir le plus vite possible c’est une question de survie. Il n’est pas question que je passe une année sans venir chez vous en touriste ou en artiste, avec tout mon cœur. UA HERE VAU IA OUTOU TAHITI !
Propos recueillis par Ludovic Lardiere