Son humour provocateur et ses nombreux personnages en font un des humoristes préférés des Français. Élie Semoun était récemment en Polynésie française pour présenter son spectacle « À partager ». Tombé sous le charme de nos îles et des Polynésiens, l’artiste n’a pas manqué justement de partager sur sa page Facebook de nombreuses vidéos de son séjour et même une photo de son billet d’avion avec la compagnie Air Tahiti Nui, histoire de faire râler ses copains humoristes restés à Paris.
La Polynésie française, c’est une première pour vous ?
Oui. Je m’attendais à un décor de carte postale, forcément, et je dois dire que je ne suis pas déçu. C’est encore plus beau qu’une carte postale puisque c’est la réalité.
Vos premières impressions ?
La première impression : les coups de soleil ! (rires). Mais surtout à Tahiti, j’ai réalisé un de mes rêves, plonger avec les requins. Je suis également allé visiter une vallée avec une sorte de mini forêt tropicale et des “Tahiti Douche” partout. C’était magnifique.
Il y a les paysages, mais aussi de jolies rencontres avec les Polynésiens ?
Oui et je trouve que les Tahitiens sont hyper gentils, hyper souriants. Les filles sont belles. Peut-être que je me trompe, mais j’ai senti une société décomplexée, beaucoup moins coincée que la société française.
Pourtant il paraît que vous étiez très stressé à l’idée de vous produire devant le public polynésien ?
J’appréhendais carrément comme tous les artistes qui se produisent dans un pays étranger ou comme ici loin de la France. On se demande toujours si on partage les mêmes références. Mais en fait c’est passé comme dans du beurre avec deux soirées géniales. J’étais libéré, soulagé ; mon trac et mes doutes se sont envolés.
Pourquoi une telle pression ?
J’avais peur que mon humour ne passe pas. Il est un peu « trash » quand même… Et puis l’humour est difficilement exportable. Mais finalement, lorsque c’est drôle, c’est drôle partout. C’est d’ailleurs ce que j’aurais dû me dire avant de monter sur scène ! Par contre, c’est vrai que je cite des marques, des enseignes et je sens que, parfois, le public polynésien ne comprend pas. Mais pour le reste c’était super. Avec la télévision, tout le monde sait ce qui se passe à Paris, à Bruxelles, les références à l’actualité sont les mêmes. Je ne sais pas pourquoi je me suis angoissé. Ici, j’ai senti une bienveillance et une profonde sympathie.
Est-ce que vous avez apporté une touche locale au spectacle ?
J’ai rajouté un peu de local, mais pas trop. J’y ai réfléchi lors de la préparation des deux soirées. Finalement, je me suis dit que si les gens venaient me voir, c’était pour ce que j’étais et ce que je propose : un Français, un petit Parisien. Pourquoi leur parler de Tahiti, sans doute d’une façon fausse. J’ai préféré rester moi-même avec le spectacle présenté partout en France
Vous parliez d’un décor de carte postale, votre spectacle était sur un motu à ciel ouvert…
Le site de l’hôtel Intercontinental est magnifique avec cette scène à ciel ouvert, mais c’était un vrai challenge pour moi, car il faut réussir à capter l’attention du public. Tout part dans tous les sens, le son, les lumières… C’était un peu compliqué, mais j’ai bien attrapé le public.
Et est-ce que cette première visite en Polynésie vous a donné envie de revenir et de découvrir encore plus la destination ?
Oui, bien sûr et je reviendrai sans doute avec moins d’appréhension. J’ai acheté ma perle noire, ça y est, je suis marqué maintenant.
Le spectacle s’appelle « À partager » que partagez-vous avec les Polynésiens ?
Ma joie de vivre, j’espère ma générosité d’artiste. Mais c’est surtout le public polynésien qui a partagé avec moi. Comme je le dis dans mon spectacle, c’est plaisir d’offrir, joie de recevoir.
Propos recueillis par Alexandra Sigaudo-Fourny avec Radio 1

