Dans le radar des vahinés polynésiennes, une mode exotique venue d’ailleurs. Matières agréables, vêtements amples, tenues à porter de jour comme de nuit, la mode balinaise a le vent en poupe.
Batik, Wilde ou Disini : leur point commun ? Des marques de plus en plus appréciées des Polynésiennes et conçues à… Bali. Précurseur, Disini a commencé avec des meubles. Sophie Suarjana connait bien l’île indonésienne puisque mariée à un balinais. « Notre base c’est le mobilier, mais depuis sept ans, on a greffé à notre activité des vêtements. » raconte la dirigeante. Aujourd’hui, sarouels, tuniques et autres accessoires occupent une bonne place dans la boutique située à Papeete. Un vrai produit d’appel et « une manière de se diversifier, le vêtement balinais correspond bien à la Polynésie. Les couleurs, les formes, le côté décontracté et nos prix accessibles. Du Bali chic, on aime beaucoup, mais nous ne sommes pas là-dedans. »
Parmi les clientes, Stéphanie, ravie de sa trouvaille du jour : un débardeur kaki – un basique – assorti d’une jupe aux tons et motifs naturels. « Batik propose des vêtements très fins, très légers et très modernes. On peut les porter partout, la journée comme le soir. J’aime bien ce petit style balinais, ce sont des matières tellement agréables. On est à l’aise dans ces vêtements. C’est chic tout en étant décontracté » note la « modeuse ». Autre avantage de la marque : le renouvellement de ses stocks. Le nerf de la guerre sur notre île du Pacifique Sud. «Ils sortent des nouveautés assez régulièrement, c’est un peu le piège aussi… C’est pour ça que je passe dès que j’ai l’occasion. On est sûres de trouver toutes les deux semaines une petite nouveauté. Du coup, on devient accros ! », conclut-elle. Un bon moyen pour éviter de voir toujours les mêmes choses portées par les unes ou les autres.
Il faut dire que les marques Batik et Wilde ont trusté ce marché. Lorsqu’on pousse les portes de la boutique Batik dans le centre-ville de Papeete, couleurs naturelles, esprit vacances nous transportent ailleurs… loin de nos motu. Cependant on reste dans un autre paradis aux plages paradisiaques et à la météo chaude : Bali. Là où le bohème-chic règne en maître et dans lequel les « jet-setteuses » du monde entier viennent faire leurs emplettes. Tamara, créatrice de la marque Batik, a commencé a exposer ses pièces dans les salons de la place To’ata à Papeete, trois ans auparavant. Succès immédiat. « Les clientes revenaient souvent, salon après salon, et se rendaient même au domicile de Tamara pour se procurer les nouveautés» explique Charlotte Renaud, associée de la jeune créatrice. Mais l’engouement était tel qu’une boutique a été ouverte en juin 2015.
À Batik, on vient entre copines, en duo mère-fille également. Ado, jeune femme ou senior, le panel est vaste. Bali c’est l’eldorado pour les créatrices à la recherche de nouveautés. Moehau Aumerand, une jeune Polynésienne y vit la moitié de l’année et a créé sa marque Wilde. « À Bali, nous avons une grande variété de tissus. Ils proviennent de Thaïlande ou même du Vietnam. Je suis en recherche constante d’inspiration, car je ne fais pas de la mode balinaise » insiste la jeune femme. Dans ce contexte, notre taina et les fleurs d’hibiscus sont-elles complètement out ? Pas si sûr ! « C’est complémentaire. Les hibiscus par exemple tout le monde en porte. C’est autre chose, c’est différend. Beaucoup de demi-Polynésiennes viennent dans la boutique habillées en local et achètent du batik quand même » résume Charlotte Renaud. Les deux ne sont donc pas incompatibles. Qu’on se rassure, porter du local ne sera jamais un fashion faux-pas. Dans votre dressing, il y a de la place pour les deux.
Et les maillots de bain
Ce sont les Brésiliennes qui donnent le LA en terme de tendances sur les plages tahitiennes. Reva Sylvain distribue des maillots de bains au fenua depuis cinq ans et le bikini reste toujours très plébiscité par les vahinés, notamment la marque Banco de Areia. « Ces maillots marchent car ils sont échancrés, ça permet d’avoir les fesses rebondies à la différence des marques européennes » note Reva. Très colorés, les modèles brésiliens cohabitent désormais aussi avec Indie Swim. Marque US basée dans la très latino ville de Miami, elle puise son inspiration aux Caraibes. « Là aussi c’est échancré, mais cette fois avec des motifs hauts en couleur. Des coquillages, des fleurs », conclut Reva.