Le surf est aussi une affaire de femme à Tahiti. La vahine, nom tahitien désignant les femmes a également cette relation particulière avec l’océan et la nature. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à pratiquer le surf, même si elles ont une prédilection pour les spots de plage. Le stand up paddle plaît beaucoup à la gente féminine. Des compétitions locales se mettent en place progressivement. L’image de la vahine sur une planche de surf ou sur un stand up paddle représente un peu le rêve…
Tahiti est aussi un lieu ou les stars du surf féminin mondial se doivent de séjourner. Et elles ne s’en privent pas ! Keala Kennely la surfeuse hawaïenne fait figure de surfeuse de caractère : Elle fait une chute sur une vague moyenne à Teahupo’o en 2012 qui va lui occasionner une blessure au visage. Elle prendra une photo qui fera le ‘buzz’ sur internet. Cela ne l’empêchera pas de retourner à Teahupo’o en 2013 et de faire même du surf tracté… Autre personnage hors norme du surf féminin, une autre Hawaïenne promise au surf de haut niveau, Bethany Hamilton, qui perd un bras dans une attaque de requin à Hawaï et qui continue de pratiquer le surf en utilisant un seul bras.
Côté compétition, dans les années 1990, Marie Christine Sanford brille dans les épreuves internationales, puis Patricia Rossi dans les années 2000. Aujourd’hui, la relève de ces pionnières est assurée par Lanikai Maro ou encore Karelle Poppke. Elles veulent faire leur place dans les circuits de compétition internationaux mais la concurrence est rude, car le surf féminin de haut niveau s’est bien développé. Il faut cependant retenir l’excellente performance de Karelle qui a obtenu tout récemment le titre de vice championne du monde junior au Nicaragua.
En avril 2013 a eu lieu une compétition internationale sur la plage de Taharu’u, à Papara, la Vahine Pro Junior. Les sirènes tahitiennes ont dû affronter les sirènes australiennes mais ce sont les australiennes qui ont eu le dernier mot. En dehors des compétitions, on le voit surtout dans les spots : les vahine ont bien l’intention de faire leur place dans ce monde, pour le plus grand plaisir des surfeurs. Michel Bourez nous dit ce qu’il pense du surf féminin : « Il y a de plus en plus de filles qui surfent. A mon époque il y en avait 5 maximum. C’était plus considéré comme un sport masculin, maintenant localement les filles elles fracassent. Elles veulent réussir aussi car le tour féminin a pris beaucoup d’ampleur et elles savent maintenant qu’elles peuvent en vivre. Je pense qu’elles veulent réussir dans ce milieu là aussi, mais je pense que c’est plus difficile pour une fille venant de Tahiti. » « Cela a déjà été compliqué pour moi en étant un gars…Chez les filles, il y a moins de compétitions donc il y a moins d’impact dans le milieu du surf. Ce n’est que le début, ce n’est que depuis 5 années que le surf féminin a beaucoup progressé et que cela devient intéressant. Il faut voyager, il faut bouger car si tu restes ici, tu n’y arriveras pas. » « Lanikai surfe très bien, il y a Karelle Poppke aussi, ce sont les deux noms qui pour moi sortent du lot. Je leur souhaite un bel avenir comme au surf féminin en général. »
Simoné Forges Davanzati