Légende vivante de la chanson française avec plus de cinquante ans de carrière, Johnny Hallyday était à Tahiti en mai dernier pour un concert exceptionnel. Amoureux de la Polynésie française où il est venu à plusieurs reprises dans les années 1970 et 80, le rocker a récemment choisi d’y passer une semaine de vacances avec son épouse Laetitia et ses filles. L’occasion pour lui de se souvenir de ses précédents séjours dans ces îles qu’il qualifie de paradis sur Terre…
Ce qui vous a poussé à venir faire ce concert ?
Johnny Hallyday : Et bien d’abord parce que j’adore la Polynésie, j’adore Tahiti. Je suis souvent venu en vacances à l’époque avec mon ami Joe Dassin.
Et pourquoi ne pas avoir fait de concert ici depuis 1972 ?
Je n’en ai pas eu l’occasion. Personne ne m’a demandé. Mais on a eu de la chance parce qu’on a rencontré une bonne productrice. Je lui ai dit que mon rêve était de retourner chanter à Tahiti et me voilà. J’en suis très heureux !
Vous souvenez-vous du surnom polynésien qu’on vous avait donné durant votre premier voyage ici dans les années 1970, Pai Avero ? C’est le nom d’une divinité polynésienne…
Je ne m’en souvenais pas, mais tiens maintenant je vais me faire appeler comme ça ! (rires) « Pai Avero, ce soir en concert ! »
Gardez-vous un bon souvenir de vos concerts dans les années 1970 face au public polynésien ?
Le concert ici la dernière fois était super. Le public était super et puis on vient vraiment chanter dans un endroit paradisiaque. Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est très joli, enchanteur !
Que signifie pour vous le titre de votre tournée, « Rester Vivant » ?
D’abord c’est venu de la chanson de Yarol Poupaud – directeur musical de la tournée – et puis c’est aussi un symbole par rapport à tous les ennuis de santé qui me sont arrivés il y a quelques années. J’ai failli mourir et je m’en suis sorti. Donc « Rester Vivant », parce que c’est important pour moi. Je n’ai pas du tout envie de partir. J’ai failli mourir et puis de l’autre côté, ça ne m’a pas plu, alors je suis revenu…
Quand vous repensez à vos débuts au Golf Drouot (NDLR : une salle de concert rock de Paris dans les années 1960) et tout ce que vous avez vécu jusqu’ici, si c’était à refaire, vous referiez tout ?
Oh oui ! J’ai des souvenirs extraordinaires ! Même si il y a des moments qui sont moins jolis, moins joyeux que d’autres, en général il y a eu des moments formidables que je n’aurais pas connus si je n’avais pas fait ce métier. C’est vrai que, parfois, lorsque je passe devant et que je regarde le fast food qui s’est construit à la place du Golf Drouot, ça me fait mal au cœur (rires).
Vous vous réinventez sans cesse, mais vous restez Johnny. Quel est votre secret ?
Je n’ai pas de secret, je fais avant tout la musique que j’aime. Je choisis les paroliers selon l’époque que nous vivons et je choisis les meilleurs musiciens que je connaisse. Je ne fais pas un travail de chanteur avec des musiciens derrière, pour moi, nous sommes un véritable groupe sur scène. C’est important, c’est comme ça que je conçois le rock’n’roll.
Vous avez déjà quelques tatouages. En avez-vous un polynésien ?
Je n’en ai pas et malheureusement je n’aurai pas le temps de le faire avant de partir. Mais mon rêve est de faire un tatouage polynésien qui couvre mon épaule et la moitié de mon torse. On m’a d’ailleurs indiqué un bon tatoueur, donc je pense revenir ici en vacances pour me faire faire ce tatouage.
Vous avez passé quelques jours en Polynésie, comment s’est passé votre séjour ?
Je suis allé à Bora Bora, c’est un endroit formidable. Puis on est allé à Tetiaroa, l’île de Marlon Brando qui est mon idole. J’étais très impatient de connaitre son île car c’est une légende pour moi. Lors d’un voyage en Polynésie en 1972, j’avais rencontré sa femme. Et hier, nous sommes allés nous balader en bateau, on a vu un énorme requin, et la jeune fille qui s’occupait de cette excursion était la petite-fille de Marlon Brando, elle est d’ailleurs très jolie (rires).
Un mot pour vos fans polynésiens ?
J’espère que le public polynésien appréciera notre concert. J’espère garder le même bon souvenir que j’ai eu lors de mon dernier passage sur scène à Tahiti. J’ai aussi très envie de revenir très vite, en vacances cette fois-ci. C’est vrai, c’est le paradis ici. S’il existe un endroit merveilleux sur Terre, c’est ici. Vous avez de la chance d’habiter là.
Vous auriez pu rester vivre ici ?
Vous savez, à un moment donné, je voulais acheter un atoll, j’étais en pourparlers pour acheter une île qui appartenait à Paul-Émile Victor. Mais à l’époque je vivais à Paris et je trouvais que c’était trop loin pour faire le trajet très régulièrement. Maintenant que j’habite Los Angeles j’y repense. Donc il n’est pas impossible que je m’installe en Polynésie.
Propos recueillis par : Delphine Muzeau Roux de Badilhac

