Voilà neuf ans que le chanteur français M Pokora n’était pas monté sur une scène polynésienne. De retour à Tahiti pour un concert unique avec son RED Tour, il offre aux Polynésiens un show exceptionnel avec, à ses côtés, une troupe de danseurs et d’acrobates.
Il s’agit de votre troisième voyage en Polynésie française. Vous êtes un des artistes métropolitains qui s’est le plus produit ici. Que proposez-vous de différent, cette fois, à votre public ?
M Pokora : Je suis venu une première fois en 2005 pour un concert NRJ multi-artistes. En 2006, j’ai proposé deux concerts. Cette fois, c’est un artiste qui a un peu plus de maturité, un peu plus de vécu, avec surtout une équipe plus conséquente que la première fois, qui se présente au public polynésien.
On parle d’un show à l’américaine, c’est le même show qu’en métropole ?
Oui, c’est exactement le même que celui que nous proposons dans les festivals, partout en France. Nous sommes 22 sur scène. Ca chante, ça danse, il y a des acrobaties, des cuivres, des musiciens, des choristes. Un vrai spectacle que je voulais offrir au public polynésien. Ce n’est pas parce que la destination est loin que nous ne pouvons pas offrir le même spectacle. C’était la condition pour que je vienne. Après, rien n’est figé, formaté. En fonction du public, on peut improviser des choses, mais la qualité doit rester la même.
Après neuf ans d’absence, avez-vous retrouvé le même accueil polynésien ?
Oui, absolument. Et quand on fait un si long voyage et qu’on arrive si fatigué, cela redonne du baume au cœur de recevoir un tel accueil. Beaucoup de monde était là pour nous accueillir, en plus des danses traditionnelles. On sent toujours cette énergie positive, cette chaleur humaine.
Le public polynésien est-il différent du public métropolitain ?
Ici, comme on reste plusieurs jours on a plus le temps d’aller à la rencontre du public, il y a plus de proximité. Et puis c’est un plaisir que de se dire qu’à des milliers de kilomètres de là où on a composé un album, des gens sont là pour partager un moment avec nous. Notre musique a voyagé jusqu’ici. Le public polynésien est plus réservé. A l’aéroport, ils étaient nombreux, mais il n’y a pas eu de mouvements de foule. On sent qu’ils sont heureux de nous voir sur scène, mais il y a une forme de respect. Les Tahitiens dégagent une réelle force, et je ne parle pas du physique. Il y a quelque chose d’un peu tribal. J’aime cette énergie. Et puis venir à Tahiti, cela nous rappelle la diversité de la France.
Cette diversité, vous allez prendre le temps de la découvrir avec votre troupe ?
Oui. Venir de si loin pour rester dans une chambre d’hôtel ce n’est pas possible. En plus, j’aime organiser des activités pour mes équipes. Certains n’ont jamais eu la chance de voyager aussi loin, ils auront plein de choses à raconter à leur retour en France. Nous avons prévu de plonger, de voir un groupe de danse traditionnelle (le groupe Hei Tahiti à l’Intercontinental, NDLR), d’aller à Moorea découvrir les raies et de nous promener dans les rues de Papeete, sans doute pour acheter quelques perles. Je me suis déjà fait tatouer la jambe en 2005, lors de mon premier séjour. Cette fois je pense me ramener un bijou avec une perle, je sais que quelques musiciens pourraient se laisser tenter par un ukulélé.
Et vous, qu’est ce que vous attendez de l’idée du voyage ?
J’aime sentir l’atmosphère d’un lieu, la façon d’être de ses habitants. Les voyages, c’est aussi pour moi la découverte culinaire. J’aime goûter les plats locaux, découvrir de nouvelles saveurs. Ici, à Tahiti, j’espère bien me régaler de poissons. Et puis dans notre métier d’artiste, c’est important de s’imprégner d’autres cultures, s’ouvrir à d’autres mentalités.
Vous poursuivez votre tournée vers la Nouvelle-Calédonie, que voudriez-vous dire aux Polynésiens avant de partir ?
Je suis ravi d’être là et que je n’attendrai pas neuf ans pour revenir !
Propos recueillis par Alexandra Sigaudo-Fourny