A l’initiative de la Compagnie du Caméléon, l’acteur français Pierre Richard est venu jouer plusieurs représentations de son spectacle théâtral, Pierre Richard III, en octobre 2016 à Tahiti. Cette immense star du cinéma français, comédien très populaire, a découvert nos îles par la même occasion. Un coup de cœur qu’il nous raconte.
Vos impressions ?
Pierre Richard: Découvrir Tahiti était mon rêve depuis longtemps. J’ai beaucoup voyagé et je ne m’explique pas d’avoir attendu si longtemps. Mieux vaut tard que jamais et j’ai aujourd’hui réalisé ce rêve. Mon meilleur ami, un metteur en scène, a fait ce voyage deux ans auparavant. Il m’a dit que je devais absolument venir ici et, aussi, aller coûte que coûte aux Marquises. Mais bon, je suis là pour travailler, moi, pas en vacances. Je joue à Tahiti ! Alors pour les Marquises, je vais devoir revenir…
Ce qu’évoquait Tahiti pour vous ?
Un peu comme pour tout le monde : Gauguin, Brel, la Bounty, les lagons, l’océan avec sa faune, la plongée… Des choses que j’avais vues en photo. Je savais qu’il y avait tout cela mais j’ai quand même été surpris par la beauté du lieu et spécialement par l’île de Tahiti. On m’avait dit de ne pas y rester pour vite découvrir d’autres îles mai j’aime Tahiti. C’est magnifique. Nous en avons fait le tour. Nous sommes allés à la Presqu’île qui est un lieu, là encore, magnifique et sauvage. Vous êtes vraiment dans un Eden à tous les points de vue ! A Moorea, j’ai pu nager avec des baleines pour la première fois de ma vie. Les dauphins sont venus jouer vers l’étrave de notre bateau. J’ai plongé au milieu des raies. La faune est exceptionnelle. La flore est tout aussi extraordinaire avec cette profusion de végétation, ces fleurs partout et ces senteurs agréables. On trouve ici des choses qu’on ne trouve nulle part. Et surtout, ce que l’on ne trouve pas ailleurs et à un tel point, c’est la gentillesse et l’accueil. Je m’attendais à ce que les popa’a me connaissent mais pas les Polynésiens. Cela n’a pas été le cas et j’ai été abordé gentiment un peu partout. J’ai été étonné de cet accueil souriant, de cette gentillesse, de cette gaieté ambiante.
Ces différences, cela vous a vraiment marqué ?
Oui et il faut à tout prix garder et protéger cette culture. J’espère que les Polynésiens sauront le faire et y parviendront. Je vous l’ai dit, je voyage beaucoup et j’ai constaté que, dans de nombreux pays, les cultures des peuples ont été perdues comme celles des Indiens d’Amériques ou des Inuits dans le Grand Nord. Ici, on sent un fort attachement des Polynésiens à leur histoire et à leurs traditions. Ils en sont fiers. Pourtant, je crois savoir qu’à une époque, on a tout fait pour leur enlever. Ils ont résisté, peut être mieux que d’autres, à ce colonialisme occidental.
On vous sait sensible à la protection de l’environnement, ici cela vous semble encore plus important ?
Bien sûr, vous avez un tel capital ! Je pense notamment à la protection des baleines, sujet auquel je suis très sensible. Elles viennent se reposer dans vos eaux et j’espère qu’en repartant en Antarctique elles ne croiseront pas la route d’un baleinier japonais ou norvégien… Ici, elles sont dans un sanctuaire et j’ai remarqué que les gens prenaient garde à ne pas trop les déranger même si ils souhaitent les rencontrer.
Maintenant que vous êtes ici, comprenez-vous mieux que nos îles aient pu inspirer de grands artistes et créateurs alors que, finalement, ce sont de petits archipels du bout du monde…
C’est précisément la raison de leur attrait. Dans une île, il n’y a pas de frontière. La seule qui existe est la mer. Il n’y a rien de tel pour que se réalisent vos rêves. Gauguin est, sans doute, venu ici pour échapper aux côtés castrateurs de la société française de son époque. Il venait trouver une grande indépendance d’esprit donc une indépendance dans sa peinture. D’autre part, je comprends que l’on puisse être inspiré tant dans le domaine de la peinture que de l’écriture car ici on vit dans un jardin multicolore.
Vous souhaitez revenir à Tahiti ?
Oui, je ne pense plus qu’à cela maintenant ! Je voudrais revenir pour découvrir les autres îles dont j’ai tant entendu parlé comme Rangiroa, Fakarava et bien sûr les Marquises.