Promouvoir la Polynésie à travers les explorations et les grands exploits qui ont jalonné son histoire, soutenir des hommes et des femmes qui en sont les acteurs privilégiés, tels sont les objectifs de la Tahiti Nui Explorers Society, association qui réunit ceux qui ont choisi de perpétuer l’esprit d’aventure des mers du Sud.
Venus d’Asie du Sud-Est, les premiers Polynésiens qui ont peuplé nos îles ignoraient sans doute qu’ils étaient des explorateurs. Quelles que soient les raisons qui les ont poussés à prendre la mer et braver ainsi une puissante nature, ils ont ouvert le premier chemin à bord de leurs pirogues à voile, peuplant toutes les îles polynésiennes au cours d’une inégalée odyssée maritime. Des siècles plus tard, il y eu les premiers navigateurs et explorateurs européens, animés par d’autres envies et d’autres préoccupations. Eux aussi ont façonné l’image de la Polynésie. Leurs écrits ont participé à l’émergence du mythe de la Nouvelle-Cythère et ont invité d’autres hommes à venir explorer ces terres uniques, toujours par la mer.
Aujourd’hui encore, cet océan fascine, attire et pousse quelques-uns à se dépasser, renforçant cette image de la Polynésie comme terre d’évasion et d’aventure. Des hommes et des femmes se consacrent aujourd’hui à la grande histoire de nos îles par leurs recherches, leurs écrits, leurs photographies et leurs films. Ils sont des bâtisseurs, des explorateurs mettant en lumière le savoir d’autrefois et perpétuant l’esprit d’aventure des mers du Sud. Ils ne pouvaient rester dans l’ombre.
À la découverte du triangle polynésiens et au-delà
En juillet 2015, la compagnie Air Tahiti Nui s’est associée au photographe Danee Hazama et à Tahiti Tourisme pour présenter au musée de Tahiti et des îles l’exposition Tahiti Nui Explorers , À la découverte du triangle polynésiens et au-delà. Cette exposition, dont le succès a été immédiat, était consacrée à la navigation ancestrale, à travers les regards croisés de ceux qui se veulent aujourd’hui les rapporteurs privilégiés de ce patrimoine culturel polynésien. L’aventure ne pouvait pas s’arrêter à une exposition. Le musée de Tahiti et ses îles, Air Tahiti Nui, et Tahiti Tourisme ont choisi de mettre en avant les explorateurs d’hier et de soutenir les aventuriers d’aujourd’hui avec, pour la première fois, la création de la Tahiti Nui Explorer Society. Il s’agit là d’une association qui réunit ces explorateurs qui ont fait et qui font encore les histoires du Pacifique Sud : Louis-Antoine de Bougainville, Tupaia, Samuel Wallis, Thor Heyerdhal et le Kon Tiki, Paul Gauguin, Jacques Brel et Bobby Holcomb, Henri Hiro pour les artistes, Paul-Émile Victor, Alain Colas, Francis Cowan, etc. La liste est longue. L’objectif affiché est de permettre cette rencontre entre le public et ces aventuriers qui font la promotion de la Polynésie à travers l’exploration. Raconter une histoire forte et riche, loin de la simple image des cocotiers et du sable blanc et dont on aurait envie de suivre les traces. Reva Tahiti, votre magazine de bord, sera l’acteur privilégié de ces histoires extraordinaires. Des conférences, de nouvelles expositions, des festivals pourront également voir le jour avec ses membres pour faire connaître leur travail. C’est là le second objectif de la Tahiti Nui Explorer Society, mettre en avant ces sociétaires aux projets parfois fous et ambitieux ; comme l’expédition incroyable de O Tahiti Nui Freedom, et leur permettre de trouver de nouveaux mécènes, de nouveaux partenariats pour poursuivre l’aventure. Découvrez, ici, le visage de ces nouveaux explorateurs, des sociétaires de la Tahiti Nui Explorers Society.
Alexandra Sigaudo-Fourny
Danee Hazama
Son langage : la photographie
Résidant à Tahiti depuis de nombreuses années, Danee est un photographe de renommée internationale, passionné par la Polynésie, les cultures austronésiennes et l’ethnologie. Son travail exceptionnel sur les populations indigènes de Taiwan montrant le lien entre ces dernières et les Polynésiens a fait l’objet d’une magnifique exposition à Tahiti intitulée « Nos ancêtres de…Taïwan ? ». Très investi dans la sauvegarde des océans et des cultures autochtones, Danee a participé à plusieurs expéditions dont celles de la pirogue double à voiles Faafaite.
Stéphan Lambert
Son langage : l’océan, un mode de vie
Sportif accompli, Stéphan Lambert a jeté l’ancre en Polynésie où il organise de nombreux grands évènements sportifs tournés vers la mer, dont l’Ironmana. Il a également réintroduit les pirogues à voiles de haute mer à Bora Bora faisant ainsi partager à plus de 40 000 visiteurs le plaisir de se laisser bercer au gré du vent. Très actif dans la promotion de la pirogue à voiles de type Holopuni (pirogue à voiles moderne à double balancier aujourd’hui fabriquée sous licence à Tahiti), il crée le « Tahiti Nui Holopuni Channel Crossing » en 2012 : 400 km de traversé dont le départ se fait depuis la pointe Vénus de Tahiti en passant par Moorea, Huahine, Raiatea, Taha’a pour se conclure à Bora Bora. Pour la toute première fois de l’histoire du Heiva, les pirogues de type Holopuni ont concouru aux côtés des pirogues à voiles traditionnelles.
Michel Charleux
Son langage : la quête des pierres
Michel Charleux est un archéologue passionné qui, depuis son premier séjour de 1973, a passé près de 20 années de sa vie en Polynésie. Fidèle à son désir de sensibiliser et former les jeunes Polynésiens à leur patrimoine, il a animé des stages d’initiation à l’archéologie, mis en place des ateliers pédagogiques au musée de Tahiti et des îles. Directeur de la fouille du site noyé de Vai’hi sur Raiatea, il s’investit notamment dans la restauration du marae Ta’ata. Entre 1987 et 2013, il effectue plusieurs missions de fouilles sur l’île déserte de Eiao. Michel Charleux consacre aujourd’hui tout son temps à l’exploitation du volumineux stock d’informations qu’il a pu ramener de cette île marquisienne pour sa thèse de doctorat.
Hiria Ottino
Son langage : les mots et les choses de l’esprit.
Fils de Paul Ottino, anthropologue français et de Marimari Kellum, archéologue polynésienne, Hiria est né à Tahiti et a grandi dans un univers propice à la réflexion. Il s’installe en Chine pendant plusieurs années et son expérience et sa passion pour ce pays lui permettent d’occuper des postes importants au sein du gouvernement polynésien. En 2010, il organise la construction d’une pirogue polynésienne à balancier et à voiles de 15,25 m de long, « O Tahiti Nui Freedom », et part avec cinq autres Polynésiens dans une expédition de 123 jours d’archéologie expérimentale pour retracer, en sens inverse, le chemin du peuplement des premiers Polynésiens. La pirogue aujourd’hui offerte à la Chine, sera exposée dans une salle spécialement dédiée du musée national Maritime de Tianjin.
Antoine
Son langage : la navigation pour des fins artistiques
Auteur-compositeur-interprète et navigateur français, Antoine part, seul faire un tour du monde sur un voilier en 1974. Depuis 1989 il navigue à bord du Banana Split, un catamaran de 12,50 m de long. La carrière de photographe et réalisateur d’Antoine débute en 1989 avec la publication de son premier album photos et la production d’une série de 12 films, Îles … était une fois. Ces films sont diffusés dans de nombreux pays et traduits en plusieurs langues. Ce passionné de la navigation publiera deux articles dans le magazine de bord de la compagnie, RevaTahiti : À fleur de corail et L’or de Raivavae (numéros 47 et 48).
Patrick Seurot
Son langage : l’histoire au service du savoir
Patrick Seurot est un journaliste et écrivain passionné d’histoire. En 2009, il débute une thèse d’histoire économique sur l’exploitation nacrière dans les Tuamotu au XIXe siècle. Ces recherches débouchent sur la réalisation d’une exposition itinérante (musée national de la nacre en France, musée de Tahiti et des îles) et sur des écrits où la perle est mise en valeur. Il vient d’éditer une étiquette de vin de Chablis en hommage à la perle de Tahiti, réalisé à 400 000 exemplaires, d’après une gravure de Hiro Ou Wen. Air Tahiti Nui l’accompagne depuis 2010 dans ses démarches de promotion de la perle à l’étranger.
Olivier Chiabodo
Son langage : la technologie au service de l’image
Olivier Chiabodo est un homme de communication, d’images et de télévision. « The Explorers Network », son dernier bébé, a pour ambition d’établir les archives de la planète en images ultra haute définition et de mettre en exergue tout ce qui compose la diversité et la richesse du patrimoine matériel et immatériel de l’Humanité. Le premier documentaire consacré à la Polynésie française Sanctuaire marin et espace unique de préservation a été diffusé en avril 2015 sur TNTV et TF1.
Laurance Alexander Rudzinoff
Son langage : marchand d’art, maître du XXe siècle
Laurance Alexander Rudzinoff est un spécialiste dans l’art moderne depuis une trentaine d’années. Installé depuis 1992 sur l’île de Moorea en Polynésie française, il souhaite d’abord partager son savoir de l’art et de la culture polynésienne localement, puis avec le monde en publiant des articles dans le RevaTahiti, le magazine de bord de la compagnie Air Tahiti Nui. Laurance considère les anciens objets polynésiens comme de véritables ambassadeurs de nos îles par leur notoriété et l’intérêt qu’ils suscitent dans le monde entier.
Benjamin Thouard
Son langage : l’image au service de la mer
À 22 ans, Benjamin Thouard passionné de la mer et photographe décide de poser ses boîtiers à Tahiti. Il fait de la célèbre vague de Teahupo’o son « spot » favori et du watershot sa spécialité dans toutes les disciplines de glisse. Depuis plus de sept ans, Ben explore et photographie les vagues de Tahiti et ses îles et décide aujourd’hui d’en faire un réel projet. C’est une quête sans fin, il guette les bonnes conditions, la bonne lumière, attend ces instants qui lui permettent d’immortaliser les formes que l’océan produit pendant quelques secondes.
Rai Chaze
Son langage : le rythme des mots
Née à Tahiti, Rai est Polynésienne aussi bien par ses racines que par les mots. Co-fondatrice de la première revue littéraire mā’ohi : le « Littérama’ohi », journaliste et écrivaine, Rai Chaze est une des grandes figures de la littérature tahitienne. En 2014, elle embarque à bord de la pirogue à voiles traditionnelle Faafaite et écrit un article sur ce voyage paru dans le numéro n°63 de RevaTahiti, le magazine de bord de la compagnie Air Tahiti Nui.
La Tetiaroa Society
Son langage : la science au service de la préservation de l’environnement
Fondée en 2010 par les héritiers de Marlon Brando, la « Tetiaroa Society » est une organisation non gouvernementale dont l’objectif est de favoriser la préservation de l’île de Tetiaroa tout en développant la recherche appliquée et fondamentale. La «Tetiaroa Society » a également pour vocation d’accueillir les scientifiques et de développer des synergies et échanges d’information entre les instituts de recherches et les universités du monde entier.