Chanteur, compositeur et musicien, Tété a commencé sa carrière par des prestations au chapeau devant les terrasses parisiennes avec une simple guitare… Aujourd’hui encore, l’artiste aux cinq albums aime cette proximité avec le public et multiplie les concerts acoustiques dans le monde entier avec, pour seules compagnes, trois guitares.
Trois concerts acoustiques en dix jours à Tahiti, qu’est-ce qui vous plaît tant dans le guitare-voix ?
Tété : J’y reviens toujours entre deux albums et deux tournées, c’est une liberté, un mode de vie. N’avoir que trois guitares comme compagnons de route, c’est s’offrir une certaine légèreté pour voyager, choisir des destinations éloignées. J’ai pu ainsi jouer plusieurs fois au Japon et en Australie depuis dix ans et être à Tahiti aujourd’hui pour plusieurs concerts. Prendre le temps d’être là. C’est aussi une proximité avec le public, un vrai échange, une rencontre.
Vous êtes chanteur et musicien, mais aussi compositeur est-ce que le voyage contribue à votre écriture ?
Le voyage a toujours été le fil rouge de mon écriture. Je viens d’une famille très métissée, où les cultures africaines, américaines, etc., m’ont nourri. Je crois que c’est en cela que je suis un ménestrel. Je m’inspire de ce que je vois, de ce qui m’entoure pour, à mon tour, créer, raconter des histoires. Et puis écrire, c’est un moment de solitude rare et privilégiée, alors pouvoir tester des choses pendant mes tournées en concert acoustique, c’est vraiment génial. Tu sens si le public adhère ou pas, cela me permet notamment de retravailler des morceaux en rentrant chez moi.
Où commence le voyage ?
Cela dépend. Des fois, on arrive dans une ville au milieu de la nuit et c’est au petit matin, en tirant les rideaux de la chambre d’hôtel, qu’on découvre finalement qu’on est vraiment ailleurs. Pour Tahiti, il y a ce long voyage et puis cette arrivée avec les fleurs, la musique, la danse, toute cette gentillesse. C’était une grosse surprise. J’ai eu le sentiment d’une parenthèse enchantée.
Quel voyageur êtes-vous ?
La magie du voyage c’est se perdre dans les rues et surtout rencontrer des gens. C’est ce que je recherche avant tout. Quand on voyage, on laisse derrière soi son emploi du temps, sa manière de voir les choses. J’essaye au maximum de ne pas avoir d’idées préconçues. A Tahiti, il y a bien sûr le soleil, le lagon, mais je ne peux pas croire que ça se résume qu’à cela. Moi j’ai envie de voir cette île à travers les yeux de ceux qui l’habitent, me laisser guider, surprendre. Avec mon téléphone, je vais faire des petites vidéos que je pourrai poster pour raconter ces rencontres, cette réalité.
Qu’est ce qui ne vous quitte jamais en voyage ?
Mes guitares, généralement trois, car elles ne sont pas accordées de la même manière et donc sur scène je peux changer d’instrument en fonction des chansons. J’ai aussi toujours un dictaphone pour enregistrer les idées qui me viennent, ainsi qu’un carnet pour noter la moindre inspiration qui peut débarquer à tout moment.
Propos recueillis par Alexandra Sigaudo-Fourny

